L’histoire du collège Montaigne

par Antoine Godet

À la fin des années 1960, pour accueillir les enfants du baby-boom et répondre au passage à la scolarité obligatoire de 14 à 16 ans, l’État ordonne la construction dans l’urgence de dizaines de collèges et lycée en France.

C’est le cas du collège Montaigne, dont les travaux commencent en 1968 et qui voit le jour le 3 avril 1969. C’est alors un collège de style « Pailleron », construit à la va-vite au milieu des champs, à proximité du gymnase Joffre, avec des poutrelles métalliques, moins chères que le béton, et dans des normes de sécurités assouplies. Le collège, formé de deux blocs face à face, dispose d’une cantine à l’étage, d’une salle d’escalade et d’une salle de tennis de table. À partir de 1972, une statue de femme assise accueille les élèves à l’entrée – elle sera par la suite déplacée sur le rond-point du Maréchal-Juin, les élèves s’amusant à la barbouiller et l’habiller...

Le 6 février 1973, l’incendie du collège Edouard-Pailleron à Paris provoque la mort de seize enfants et quatre adultes. Au collège Montaigne – comme partout en France –, c’est un choc. Les élèves, inquiets, veulent manifester. Il faut pourtant de nombreuses années avant que soient enfin décidées la démolition et la reconstruction dans les normes de sécurité du collège Montaigne.

Cela se passe durant l’été 1997, après que les travaux ont été repoussés plusieurs années. Cette destruction-reconstruction se fait en deux étapes.

Dans un premier temps, la moitié du collège est détruite et ne reste que la salle des professeurs, la SEGPA, la cantine et les salles de sciences. Le reste de l’établissement est installé temporairement en fond de cours, dans des constructions modulaires, y compris les bureaux de l’administration. Le personnel est quant à lui relogé dans des collèges alentour qui disposent de logements vacants. La Principale de l’époque, Madame Lemaire-Vinouze, loge ainsi à Maisons-Laffitte.

L’année scolaire 1997-1998 est marquée par de grands travaux de reconstruction : tout ce qui correspond aujourd’hui au hall, les bureaux de l’administration, toutes les salles qui se situent à l’étage de ce bâtiment central, ainsi que l’aile qui conduit à la cantine, la cantine et les salles de spécialité de la SEGPA, est édifié.

L’année suivante, c’est au tour de l’aile nord (où se trouvent aujourd’hui l’histoire-géographie, les lettres, les langues, l’ULIS...) d’être ajoutée, tandis que les logements de fonction et le parking des professeurs sont construits. Durant toute cette année, les élèves sont rangés sous le préau et doivent, quand ils ont cours de français, d’anglais ou encore d’histoire-géographie, traverser toute la cour pour se rendre dans les préfabriqués. [1] Les matières scientifiques se passent, elles, dans les bâtiments en dur.

Finalement, à la fin de l’année scolaire 1999, la totalité du collège est raccordée et inaugurée le 30 novembre par le maire de Conflans-Sainte-Honorine et président du conseil régional d’Île-de-France de l’époque, Jean-Paul Huchon, en présence de Madame Vinouze, principale, et de Madame Borrel, professeure d’histoire-géographie-EMC. Comme pour éprouver sa solidité, le collège résiste bien à la tempête dévastatrice de décembre 1999...

M. GODET, professeur d’histoire-géographie-EMC

Article réalisé suite à la rencontre avec Madame Lemaire-Vinouze (principale du collège Montaigne de 1996 à 2006) le 4 décembre 2023, et grâce aux informations transmises par Madame Borrel (professeure d’histoire-géographie-EMC) et Madame Zerjav (ancienne élève, actuellement professeure d’histoire-géographie-EMC).

Notes

[1Durant l’hiver 1997-1998, très froid, l’ensemble des préfabriqués tirant énormément pour chauffer les salles temporaires, l’installation électrique ne tient pas et les professeurs doivent faire cours sans électricité ni chauffage, revêtus de gants, manteau, écharpe et bonnet.